Photo sous un ciel d'orage de la tour des Gens d'Armes de Sisteron au mois d'avril; élevée au XIVe siècle et classée aux Monuments Historiques en 1875, elle est la seule des 5 portes de la ville à être surmontée d'un toit. Histoire de Sisteron.

Occupé dès la préhistoire et l'antiquité comme en témoignent les nombreuses découvertes archéologiques, Sisteron était un petit village gaulois bâti au bord de la Durance. Plus tard les Romains y font passer la voie Domitienne ou Via Domitia, une route principale construite en 118 avant notre ère, elle reliait l'Italie à l'Espagne. Au XIe siècle, Foulques Bertrand de Provence rentre en possession de la ville et de la région, qui au XIIe siècle s'étendait de Pertuis à Apt jusqu'à Gap et de Sisteron à Manosque. La cité est alors une puissante place forte tenue par les comtes de Forcalquier réunis au domaine des comtes de Provence. En 1481 le roi de France Louis XI annexe la Provence, Sisteron rejoint le royaume de France jusqu'à la Révolution française qui mettra fin à l'arbitraire royal. Entre-temps au XVIe siècle, les guerres de religion mettront à sac la ville. C'est Jehan Sarrazin, de 1589 à 1612 qui va renforcer par un étagement d'ouvrages bastionnés, la citadelle qui domine la cité depuis le XIIe siècle, et qui fut un ancien oppidum romain. Au XVIIe siècle Vauban y fera un certain nombre de plans afin de moderniser la place, mais manque d'argent, ces travaux ne seront en partie réalisés qu'au XIXe siècle. La citadelle fut déclassée en 1889 et deviendra la propriété de la commune qui en fera une prison lors de la Seconde Guerre mondiale. Sisteron a beaucoup souffert de ce conflit qui prendra fin le 19 août 1945; une grande partie de la ville fut détruite et la citadelle gravement endommagée lors des bombardements de l'aviation anglo-américaine qui feront une centaine de morts le 15 août 1944. L'après-guerre sera marquée par la reconstruction de la ville. Sisteron est aujourd'hui réputée pour la culture de l'olivier et l'élevage ovin, mais également pour le tourisme grâce à son patrimoine bâti et à sa situation géographique privilégiée au bord de la Durance, sur la route qui relie les Alpes au bassin méditerranéen.